Mardi 29 avril 2014 à 19:39

Ecriture 1994 - 2004  ( petit poème d'amour)



Odile !

Odile !

J’ai les crocs Odile !

Odile

Je suis un crocodile.

 

Odile

J’ai les crocs

De tes seins

De tes courbes

De ton ventre fertile.

 

Odile

Je suis un crocodile.

 

Je nage lentement vers la rive.

Seuls

Mes yeux émergent de l’eau.

 

J’ai dans les pupilles

Des masques de pharaon.

 

Odile

Je suis un crocodile.

 

La vie

Ce n’est pas toujours facile.

Mais

J’ai dans ma gueule

La respiration de ton cou.

 

Je te noie dans mon lit ;

Tu te débats dans la boue.

 

Odile

Je suis un crocodile.

 

Te voici

Au fond du fleuve.

Te voici

Sous les branches du désir.

 

Mon gouvernail

C’est

Ta

Chair.

 

 

Odile

Le troupeau des heures est passé.

L’oiseau qui picorait mon crâne

Crie ses ailes sous le feu du ciel.

 

Odile !

 

Odile !

 

Nous avons l’éternité.

 

 

 

 


Mercredi 29 août 2012 à 17:58

http://pierre.rive.cowblog.fr/images/IMAGESEL.jpg
Parution du livre "SEL"       2012        90 pages     Illustration de l'auteur

L'auteur signe un septième ouvrage aux éditions Chloé des Lys.

Sel, c'est une histoire de vents et d'univers marins.
Un hommage pour ce corps mouvant que l'on nomme la mer.
Des images poétiques et des petits contes viennent agrémenter ce livre.
Sel, le sel des mots dans les profondeurs de l'océan.

Disponible    à       www.editionschloedeslys.be      ou           www.chapitre.com

 


Extrait :

Des mèches lumineuses
Se subdivisent au front.
 
La face changeante
Dans l’exaltation
Dans l’ombre des cœurs meurtris
Et dans la renaissance du verbe.
 
Les sourcils
Pareils à des prédateurs nocturnes
Sous les blancheurs des lunes
Et les paupières rêveuses
Entrebâillées par les cils du souffle.
 
Il respire l’instant de ses narines singulières
Semblable à une bête
Couverte de sueur et de poussière.
 
Sa bouche se libère
Insufflant l’esprit
Aux arbres incurvés
Aux pierres érodées
Et aux doigts créateurs.
 
Un foulard d’embruns
Et de cumulus
Tissé par les ondoiements du sel
Affiche son cou.
 
Des cohortes de plumes crient sa fougue
Dans le tournoiement des ailes.
 
Et les plaques écumeuses de la mer
Implorent les îles
Les rivages de la quiétude
Contre les tempes des rochers.
 
Revoici le vent
Sur cette petite sphère
Noyée dans un océan d’étoiles.
 
Revoici le vent
Sans visage et sans âge
Qui offrit des corbeilles de fruits
Aux bottes des dieux.
 
 

Il siffle sous les portes
Frappe les fenêtres.
Et les coquillages vides
Pleurent les vergers de l’enfance ;
Les oreilles attentives
Qui se posaient sur les antres.
 
La poitrine poudrière
Tant de fois modelée
Dans le flux du temps.
 
Tel un scorpion
Sous le roc du ciel
Subrepticement
Il sort de son refuge
Jusqu’aux jambes de la nudité
 
Il s’immisce dans les mémoires
Et dans les désirs enfouis.
Ses membres serpentent
Dans les ruelles de la vie
Où s’attablent les regrets
Les bonheurs fugaces
Et les abcès crevés.
 
Au loin
Dans le tumulte des flots
Malgré la soif des bateaux
Et l’entrave des filets
Les mammifères chantent
Ses prairies.
 
Revoici le vent
Sur cette petite sphère
Noyée dans un océan d’étoiles.
 
Revoici le vent
Impalpable
Avec ses masques inachevés.
 
Le vent
Qui viendra se perdre dans les méandres
Du silence
Aussi, tel un rituel séculaire
Sur le cuir des mortels.
 
 
 
Des mèches lumineuses
Se subdivisent au front.
Des syllabes s’envolent
De ses lèvres démesurées.
 
Revoici le vent
Au-dessus des dunes
Et des déserts de sable.

LE VENT

Verso N° 152       Lecture d'Alain Wexler

http://pierre.rive.cowblog.fr/images/Verso152.jpg


 

 

Samedi 2 juin 2012 à 17:42



Parution  dans la revue "Le Capital des mots"


                                                                                                                                                    http://www.le-capital-des-mots.fr/article-le-capital-des-mots-pierre-rive-106254055.html



Lundi 12 mars 2012 à 9:05

La revue Verso a pris naissance en 1977. Parmi les revues de poésie et de littérature, c’est l’une des plus actives, et elle a publié de nombreux poètes.
 
Il serait inepte de jeter la pierre aux revuistes et boucaniers qui véhiculent aujourd’hui l’art du langage. Revues résistantes depuis des décennies, malgré les lois du pouvoir, elles ont su propager le verbe et la mémoire des écrivains. De ce fait, il existe de la poésie contemporaine.  
 
Le nº 148 de mars 2012 a publié deux de mes textes qui sont extraits de mon livre à venir « Sel »



http://pierre.rive.cowblog.fr/images/RevueVerso.jpg

Je vous joins donc les textes ce jour. Bonne lecture !
 
 
 
Un jour,
Le poisson-scie
Et le requin-marteau
Ont construit une maison
Tout au fond de la mer.
 
L’homme qui vivait dedans
Il faut le dire
Etait marteau.
Et il sciait des algues et des coraux
En grande quantité.
                                                                                                                    
Et
Quand il eut fini d’amasser
Toute cette végétation dans son pré
Où broutaient poissons et crustacés
Il fit un grand feu.
Les flammes montèrent si haut, si haut
Que les nuages pouvaient apercevoir
Un grand cercle rouge à la surface
De l’étendue salée.
 
Mais le feu a engendré
Une éruption volcanique
Et tous les habitants marins
Ont fui la région.
 
Alors
            Une île a poussé
Au milieu de l’océan.
 
Une île avec des arbres et du sable blanc
Et sur le sable
Une femme nue
Au visage transparent
Portait autour de la ceinture
Des poulpes et une plume de goéland.
 
L’homme qui avait allumé le feu
Se mit à escalader la montagne
Dont le pied se trouvait au fond de l’océan.
Après une lente ascension
Avec ses semelles de plomb
Il arriva à l’air libre
Où criaient les oiseaux palmipèdes
Dans les feuillages du ciel.
 
 
 
 
Quand il vit la femme
Au visage clair
Il eut faim, très faim.
Il caressa les courbes de la nudité
Et l’appela « Écriture »     
 
 Petite histoire




            Il ne fallait pas croire tout ce que l’on disait dans les îles.
Tu n’avais pas un corps d’oiseau
Ni des griffes acérées
Et ton chant n’attirait pas les marins vers les récifs.
Tu n’avais pas une longue queue de poisson
Ni un visage hideux
Ni un gîte au fond d’un gouffre salé.
 
Tu étais une femme avec des courbes voluptueuses.
Ta chevelure ambrée dans le feu changeant du soleil
Et tes yeux avec des trésors enfouis.
Tu avais les seins fermes
Toujours offerts aux mains des vagues
Et nos deux corps s’élançaient dans les ondes ;
Nous nagions au loin.
 
Tu le savais
Que les hommes vivaient dans des flaques boueuses
Suintant la suffisance et la laideur.
 
Tu le savais
Que je reviendrais toujours vers toi
Comme un amant fou.
 
Il ne fallait pas croire tout ce que l’on disait dans les îles.
Tu n’avais pas un corps d’oiseau
Ni des griffes acérées.
 
Tu étais une femme avec des courbes voluptueuses
Une femme fictive
Qui lâchait ses chiens de sable
Parmi les bosquets d’algues
Dans la verticalité d’une mer
Où s’ancraient les navires du rêve.
 
Tu le sais
Que les hommes vivent dans des flaques boueuses
Suintant l’avidité et l’ordure.
 
Tu le sais
Je reviendrai toujours vers toi
Comme un amant fou.
 
Nous nagerons au loin.
 
 
La sirène
 
 
 
 
 
 

Dimanche 17 juillet 2011 à 9:49

 Quelques images de l'auteur, ainsi qu'une bibliographie, sur le site "Arts et Lettres" en Belgique.

http://www.google.fr/url?sa=t&source=web&cd=14&ved=0CDgQFjADOAo&url=http%3A%2F%2Fartsrtlettres.ning.com%2Fprofile%2FPierreRive&ei=_4wiTvLfHcrKsgaaoemBAg&usg=AFQjCNGs23sl3hfLCWBaxb26P9yRdSeWKA

Une partie de ces images a servi aux illustrations de mes livres. (Pastel, aquarelle, craie, crayon...)
 
Robert Paul est le créateur du réseau " Arts et Lettres"           Belle initiative !

Mardi 24 mai 2011 à 18:59

http://pierre.rive.cowblog.fr/images/Verson145.jpg
Merci au poète Alain Wexler et à sa revue "Verso" n°145 pour cette note de lecture. On y cite à juste titre la " BELLE THATCHER", mais on oublie le " BEAU REAGAN"

C'était quand même, il faut l'avouer, un couple formidable...

http://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/thatcher-reagan-destins-croises-58803

Dimanche 17 avril 2011 à 9:50

Merci pour la revue Le Bibliothécaire de mars 2011. (Association des bibliothécaires belges d’expression française)

Cette note résume assez bien mon travail jusqu’à ce jour. (Pour les curieux)

http://pierre.rive.cowblog.fr/images/bibliothecaire.jpg

Mercredi 21 avril 2010 à 19:49


Extrait:


La cybernétique c’est fantastique, on zappe sur le web, on voit des filles de toutes les couleurs qui feulent pour ne pas pleurer, avec les tétons prêts à éclater. On voit des anus dilatés et des phallus qui trifouillent à tous les vents. La cybernétique, c’est étonnant, et pourtant ils n’ont rien inventé.
La cybernétique c’est formidable – surtout pour les enfants.
 
Les enfants ne rêvent plus, ils marchent entre des trous suintant le sperme.
 
La cybernétique c’est la délivrance, on s’enferme dans des cellules, on se glisse parmi des groupuscules de phrases, et on ne sait plus pourquoi on est venu. La cybernétique, c’est de la culture en confiture ; ça dégouline et au bout du compte on s’endort sur la souris avec la marque du clavier sur le front.
 
La cybernétique, c’est une souris qui devrait faire moins de chichi.
 
La cybernétique c’est émouvant : on vous chiffre, on vous catalogue, on vous isole, on vous passe au vitriol, et après vous n’avez plus rien à dire… vous restez scotchés sur votre numéro d’identifiant.
 
La cybernétique c’est fantastique. Attendez de passer à la casserole !
Vous
Jeunes filles si accueillantes derrière vos postes de travail.
Un jour
La cybernétique viendra vous chasser
Et vous serrez condamnées à errer dans de longs couloirs froids.
 
 
 
 
La cybernétique

(Ce texte était présent dans la revue Verso n°142)

 

 

 

 

Nota: vous pouvez commander tous les livres de l'auteur via le site des Editions Chloé des Lys:
http://www.editionschloedeslys.be/

       www.chapitre.com      www.furet.com

Lundi 30 novembre 2009 à 10:29

Un sixème livre aux éditions Chloé des Lys:        106 Pages                    à paraître en 2010

http://pierre.rive.cowblog.fr/images/Ville12.jpg

C'est son sixième ouvrage chez Chloe des Lys, reconnaissable aux couvertures dont il assure l'illustration. Mélange d'humour et de considérations politiques. Voir: ICI

Dimanche 25 octobre 2009 à 19:33



C’était une belle matinée d’automne, le soleil était doux, on aurait pu boire à sa source sans se brûler les lèvres. Les allées, les pelouses, et les trottoirs étaient déjà jonchés de feuilles mortes. Encore, quelques dahlias aux couleurs éclatantes levaient la tête.

 

En sortant du tram, j’ai rencontré un ami que je n’avais pas vu depuis plusieurs mois. C’est toujours pareil, on se dit que… Et puis le temps passe, on oublie de se voir, on a ses occupations… Je lui ai donc proposé de prendre un café, de griller une cigarette, de faire un peu la causette. Le serveur était à peine arrivé avec son plateau fumant que le portable du compère s’est mis à sonner… J’allais lui dire que… lorsqu’une deuxième sonnerie a fredonné… J’aurais voulu savoir si… une troisième sonnerie… Je commandai donc deux autres cafés, et lui demandai des nouvelles de … lorsqu’il m’a prié de l’excuser, car il avait un message à écrire. Il a tripoté son clavier pendant que je payais l’addition…

 

En sortant du bistrot, nous nous sommes serré la main, et il m’a dit : «  Tu sais, ça fait du bien de pouvoir discuter  avec un ami de longue date ! »

 

 

Téléphone

 

 

Les villes deviennent invivables, saturées de klaxons, de crissements de freins, et d’émanations d’essence. Il suffit que l’homme se trouve en face d’un volant, d’un seul coup il devient le maître du monde. Il manipule son levier de vitesse comme s’il palpait son pénis dans l’arène du sexe. Il ouvre sa fenêtre, invective, fait des appels de phares, double avec condescendance.  De plus, la voiture est devenue le symbole de la réussite sociale, ce n’est pas l’outil pragmatique, telle la pointe réclamant le marteau, mais la foire des envieux et des arrogants. Et puis, il faut dire que le monde a changé, les femmes sont arrivées sur le marché du travail. Après une lente émancipation et un épanouissement intellectuel, la douce maman du foyer est aujourd’hui devenue la reine du bisness, la prêtresse d’une pyramide infernale – paradoxalement, elle reste l’objet à dentelles, la publicité et le marketing lui tirent des aubades à tous les vents. Cependant, la femme libérée utilise une voiture pour aller œuvrer, et il n’est pas rare de voir des troupeaux sur les banquettes des attelages. Quant à la progéniture, il a grandi entre deux machines à polluer, et son premier geste est de caresser  la pédale d’accélérateur.

 

Alors, tout ce beau monde vient envahir les rues et les boulevards périphériques. Et tant que le pétrole rapporte, on n’est pas encore disposé pour d’autres solutions.

 

 

 

Les voitures

 

 

Pierre Rive – extraits du livre « Ville »     EDITIONS CHLOE DES LYS



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